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Vacheron Constantin marie l’art horloger et les beaux arts
Actualités

Vacheron Constantin marie l’art horloger et les beaux arts

lundi, 21 septembre 2009
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Timm Delfs
Journaliste indépendante

“À l’inverse d’une montre, un cadran solaire ne s’arrête jamais.”

Journaliste indépendant basé à Bâle, Timm Delfs gère la Zeitzentrale, un magasin qui vend toute sorte d’instruments de mesure du temps. Son amour « horloger » : les cadrans solaires.

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6 min de lecture

Le 2 juin dernier, Vacheron Constantin a dévoilé le troisième et dernier volet de sa collection « Les Masques » (« Métiers d’Arts ») pour l’inauguration de son exposition au Metropolitan Museum de New York, où les nouveaux modèles sont exposés en compagnie de leurs prédécesseurs des deux dernières années.

Vacheron Constantin est incontestablement la plus ancienne manufacture horlogère du monde. En 2005, la marque de Genève a célébré ses 250 ans d’activité ininterrompue. À cette occasion, la vénérable maison a sorti une édition strictement limitée de garde-temps à hautes complications flirtant avec les limites de la mécanique horlogère. Après un tel feu d’artifice, le lancement de nouveaux modèles s’annonçait délicat et risquait de décevoir les hautes attentes suscitées par les montres anniversaires. L’idée de combiner horlogerie et beaux-arts avait déjà germé lors de la phase de préparation. La manufacture a naturellement puisé son inspiration dans le tout proche Musée Barbier-Mueller de Genève, qui abrite une impressionnante collection de masques appartenant à la famille Mueller. Au début du 20e siècle, Joseph Mueller s’intéressait déjà vivement aux arts non occidentaux découverts lors de ses nombreux voyages. Sa passion le poussa à collectionner ce qu’il reconnut comme une forme d’art bien avant la plupart des conservateurs de musées. Comme de nombreux peintres et sculpteurs européens du mouvement surréaliste, il était extrêmement impressionné par les représentations humaines, et particulièrement par les masques africains, asiatiques, océaniens et américains. Il transmit sa passion à sa fille Monique et à son mari Jean-Paul Barbier-Mueller. En 1977, peu de temps après la mort de Joseph, tous deux décidèrent d’ouvrir à Genève le Musée Barbier-Mueller, qui abrite une exposition permanente de leur vaste collection d’art ethnique dans laquelle les masques occupent une place prépondérante.

Montre masque Mexique © Vacheron Constantin
Montre masque Mexique © Vacheron Constantin
Une question cruciale

Juan-Carlos Torres, le PDG de Vacheron Constantin, et son équipe artistique se sont rapidement attelés au développement d’une série de montres incorporant des représentations miniatures de masques sélectionnés au sein de la collection Barbier-Mueller. Cette initiative se voulait également un hommage à François Constantin, qui voyageait énormément dans le cadre de ses fonctions au sein de la manufacture. Une question pourtant restait en suspens : Jean-Paul et Monique Barbier-Mueller allaient-ils se laisser convaincre ?

Juan-Carlos Torres et son équipe artistique ont donc organisé une réunion avec Jean-Paul Barbier-Mueller, à l’issue de laquelle tous les doutes étaient dissipés. Rapidement convaincu par l’approche artistique de la marque, le collectionneur s’est montré très favorable au projet. Vacheron Constantin a alors entamé une étude méticuleuse des possibilités offertes par le musée. La participation du maître graveur Olivier Vaucher a été sollicitée pour l’identification des masques les plus prometteurs à l’issue d’une telle miniaturisation. Avec l’aide de Jean-Paul Barbier-Mueller, l’équipe a sélectionné 12 masques représentant les quatre continents non européens. Le plan de développement tablait sur la mise sur le marché de quatre modèles de montres par an à compter de 2007. Chaque collection de 12 masques allait être produite en série limitée de 25 boîtiers numérotés, soit au final seulement 300 montres en trois ans.

Un défi artistique

Le calibre automatique Manufacture 2460GA a été retenu dans le but de présenter chaque masque sous le meilleur éclairage : en effet, ce mouvement indique l’heure et la date à l’aide de disques rotatifs en éliminant ainsi le recours aux aiguilles. Les masques sont disposés au centre du cadran pour les mettre en valeur sans nuire aux fonctionnalités. Chaque masque, monté sur un verre saphir et protégé par un second verre inrayable, est entouré d’un poème de Michel Butor, lui-même grand connaisseur de la collection. L’écriture est appliquée sur le verre par évaporation de métal et peut uniquement être lue si la lumière frappe le verre sous un certain angle.

Montre masque Chine © Vacheron Constantin
Montre masque Chine © Vacheron Constantin

Olivier Vaucher et son équipe se sont immédiatement attelés à la tâche. « Il s’agissait d’une entreprise extrêmement ardue pour nous », explique-t-il, « puisque nous devions travailler sur l’or et reproduire fidèlement la texture du bois, de la pierre ou des autres matières dont étaient fabriqués les masques ! » Le travail sur des objets en trois dimensions a également posé problème : « Certains masques ont été sélectionnés pour leurs traits très marqués, un long nez, ou une autre caractéristique. Nous avons donc dû trouver un mode de représentation permettant de rendre compte de cette profondeur sur un espace très restreint. Imaginez donc : l’espace entre les deux verres saphir dans lequel sont insérés les masques est inférieur à 3 millimètres ! » Pour atteindre le réalisme nécessaire, l’équipe artistique a dû combiner son savoir-faire traditionnel avec des technologies de balayage en 3D. « Une fois finis, les masques miniatures sont réellement saisissants, alors même que leur longueur ne dépasse pas 15 mm, pour seulement 2,36 mm d’épaisseur ! », explique Olivier Vaucher. « C’est ma femme Dominique, qui est peintre, qui a ajouté la touche finale à l’aide de couleurs donnant à l’or l’apparence du bois, de la rouille ou de la pierre. Nous sommes tous très satisfaits du résultat. »

Le grand jour

En juin 2009, trois ans plus tard, cette folle entreprise s’est clôturée par un bouquet final sous la forme d’une exposition spéciale au Metropolitan Museum de New York, intitulée « A Legacy of Collecting : African and Oceanic Art from the Barbier-Mueller Museum, Geneva ». Vacheron Constantin, qui parrainait l’exposition, a profité de la cérémonie d’ouverture le 2 juin pour dévoiler le troisième et dernier volet de la collection « Les Masques » (« Métiers d’Arts ») et l’exposer en compagnie des modèles des deux dernières années.

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