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Vacheron Constantin : retour au genre féminin
Culture

Vacheron Constantin : retour au genre féminin

mercredi, 25 mars 2020
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Marie de Pimodan-Bugnon
Journaliste indépendante

“Il faut absolument être moderne.”

Arthur Rimbaud

De la passion, beaucoup de curiosité et une bonne dose d’émerveillement ! La recette essentielle pour raconter les mille et une facettes de l’horlogerie…

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7 min de lecture

Vous pensiez que Vacheron Constantin s’adressait essentiellement aux hommes ? Détrompez-vous, la collection Egérie dévoilée en février vise les femmes en plein cœur. Et le plus surprenant, c’est que cela n’a rien de nouveau.

Ce n’est pas une nouveauté, c’est une renaissance. Un retour en scène, plus exactement. Avec l’arrivée en ce début d’année de la collection Egérie, l’horlogerie féminine fleurit à nouveau chez Vacheron Constantin, qui semblait l’avoir quelque peu délaissée ces 30 dernières années. « Après la crise du quartz, les affaires étaient extrêmement difficiles et notre retour en grâce a été possible essentiellement par le biais des complications, analyse Christian Selmoni, directeur du Patrimoine chez Vacheron Constantin. Comme la demande des clients se portait alors sur les grandes complications, nous y avons répondu avec des montres très techniques et excessivement masculines. » Depuis la fin des années 1980, cette image colle à la peau de la plus ancienne des manufactures horlogères à l’activité ininterrompue. Mais c’est oublier combien le genre féminin a compté tout au long de son histoire, à quel point son patrimoine foisonne de pièces remarquables où la technicité horlogère et la créativité esthétique se conjuguent au féminin.

Dès le XIXe siècle, Vacheron Constantin répond à la demande d’une clientèle exigeante à la recherche de complications utiles.

« En étudiant nos archives, on constate que Vacheron Constantin a développé des montres à complication pour les femmes dès le début du XIXe siècle », souligne Christian Selmoni. À l’époque, la montre féminine était généralement ornementée comme un bijou précieux, ainsi qu’en témoigne une montre de poche en or jaune de 1815 dont la carrure arbore un motif floral finement gravé rythmé par quelques grenats parsemés çà et là. Mais elle répond également à la demande d’une clientèle exigeante à la recherche de complications utiles. Parmi les pièces les plus anciennes du patrimoine de la Maison, une montre féminine de 1838 sculptée dans l’or jaune décline une complication répétition à quarts et une petite seconde décentrée sur le cadran guilloché, gravé d’un motif de fleurs.

Montre de poche en or jaune gravé et serti de grenats, 1815 © Vacheron Constantin
Montre de poche en or jaune gravé et serti de grenats, 1815 © Vacheron Constantin
La montre-bracelet, une histoire de femme

Tout au long du XIXe siècle, Vacheron Constantin s’appliquera à rythmer le temps au féminin. Tour à tour, selon les demandes et les tendances, les boîtiers savonnettes se parent d’émail translucide coloré, les couvercles se drapent de pierres précieuses, de volutes émaillées ou de gravures. Et, au raffinement esthétique d’une horlogerie féminine qui met en scène le talent des orfèvres, des émailleurs et des graveurs s’ajoute la précision mécanique caractéristique de la manufacture. « À cette époque, on peut observer que l’horlogerie technique et décorative se décline aussi bien pour les hommes que pour les femmes, poursuit Christian Selmoni. Mais ce qui est vraiment passionnant, d’un point de vue historique, intervient un peu plus tard avec l’avènement de la montre-bracelet. Les femmes se sont approprié cette manière de porter l’heure bien avant les hommes. »

Montre féminine de 1889, la plus ancienne montre-bracelet du patrimoine de Vacheron Constantin. Le mouvement se remonte par la lunette tournante crantée © Vacheron Constantin
Montre féminine de 1889, la plus ancienne montre-bracelet du patrimoine de Vacheron Constantin. Le mouvement se remonte par la lunette tournante crantée © Vacheron Constantin

La plus ancienne montre de poignet connue à ce jour dans le patrimoine de Vacheron Constantin est une pièce féminine de 1889 qui aurait probablement été présentée à l’occasion de l’Exposition universelle de Paris. Elle incarne les prémices d’une tendance appelée à se généraliser au tournant du XXe siècle. « Chez Vacheron Constantin, le développement progressif de la montre portée au poignet repose sur le succès de nos modèles de montres-bracelets féminins, ajoute le directeur du Patrimoine. La montre-bracelet était alors considérée comme fragile et moins précise. Les femmes s’en sont emparées et, grâce à la fiabilisation de nos mouvements miniaturisés, les hommes ont fini par se ranger au goût des femmes à partir des années 1920, même s’ils ont porté majoritairement des montres de poche jusque dans les années 1930. »

À toutes les époques, on retrouve dans les créations féminines ce qui distingue nos montres masculines : une dualité entre la technique et l’esthétique.
Christian Selmoni

Au fil des décennies, la montre féminine évolue avec l’air du temps. Aux décors de perles et de gravures, à la nacre et aux pierres de couleur associées à la laque ou aux émaux multicolores, que l’on retrouve au début du siècle dernier sur des montres pendentifs de style Art nouveau, succèdent les codes de l’Art déco. Les boîtiers des montres-bracelets arborent des lignes pures et rigoureuses mais aussi des formes ovales, rectangulaires, carrées ou hexagonales, à l’instar d’une pièce de 1923 dont le boîtier en or gris et le cadran sont soulignés de diamants et de saphirs. Plus tard, à partir des années 1940, la montre bijou prendra le pas avec des formes voluptueuses et des designs caractéristiques de l’ère moderne.

Montre en or gris avec cadran hexagonal, sertissage de diamants et de saphirs, 1923 © Vacheron Constantin
Montre en or gris avec cadran hexagonal, sertissage de diamants et de saphirs, 1923 © Vacheron Constantin

« Je constate qu’à toutes les époques on retrouve dans les créations féminines ce qui distingue nos montres masculines : une dualité entre la technique et l’esthétique », analyse Christian Selmoni. Et la nouvelle montre féminine Egérie ne fait pas exception à la règle. « La collection comprend des mouvements automatiques avec des finitions très poussées et fait appel aux métiers d’art traditionnels, comme la tapisserie sur le cadran ou le sertissage, qui donnent à nos montres un côté très féminin et précieux. »

Une horlogerie haute couture

Dévoilée en février, Egérie est revêtue d’une double inspiration. D’une part, elle emprunte à l’univers de la haute couture le motif plissé du cadran réalisé à l’aide d’une machine à tapisser de 1904. Fonctionnant sur le principe d’un pantographe, cette machine guidée manuellement par un artisan permet de reproduire un motif de grand format en version miniature. D’autre part, l’esthétique de la collection puise dans la tradition des affichages asymétriques chers à Vacheron Constantin. De nombreuses montres anciennes figurent en effet des indications décentrées dès le début du XIXe siècle. Réinterprétés avec audace, ces codes historiques sont ici incarnés par l’affichage d’une phase de lune ou de la date, qui s’inscrit dans une diagonale formée par la couronne coiffée d’une pierre de lune taille cabochon, à 1 h 30, et le logo de la maison, à 8 h.

Egérie phase de lune joaillerie, 2020 © Vacheron Constantin
Egérie phase de lune joaillerie, 2020 © Vacheron Constantin

Six références composent cette collection audacieuse portée par un boîtier proposé en deux tailles – 35 mm ou 37 mm – et des bracelets interchangeables. Pour le quotidien, Egérie automatique arbore un boîtier de 35 mm en or rose ou en acier serti de diamants. Pour les soirées habillées, Egérie phase de lune se décline également en acier ou en or rose sur un boîtier de 37 mm assorti d’un bracelet en cuir interchangeable ou d’un bracelet en acier. Flamboyante, Egérie phase de lune pavé diamants s’habille quant à elle d’un boîtier en or blanc de 37 mm et d’un cadran intégralement serti de diamants. Une version Egérie phase de lune joaillerie complète la collection avec un boîtier en or blanc de 37 mm prolongé par un bracelet en or blanc, tous deux intégralement drapés de diamants. À elles six, elles incarnent le nouveau visage de l’horlogerie féminine de Vacheron Constantin. Une incarnation contemporaine de la créativité technique et esthétique qui rythme les heures féminines de la manufacture depuis plus de deux siècles.

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