«La branche serait pour ainsi dire coupée en deux entre la première classe qui compte les fabricants de montres de luxe et la deuxième classe, soit les fabricants des catégories inférieures à moyennes qui, eux, devraient délocaliser leur production à l’étranger, affirme Ronnie Bernheim, porte-parole de la communauté d’intérêts et patron, avec son frère André, de Mondaine Watch, société connue pour produire la fameuse montre-bracelet à l’effigie de l’horloge des gares suisses qui a engagé quelque 70 personnes ces derniers mois. Ces fameux 10% supplémentaires du Swissness imposés à la production en Suisse feraient doubler les prix de vente. Ainsi, la classique de Mondaine Swatch ne coûterait plus 170 francs mais près de 350 et la M-Watch 70 au lieu de 35 francs. Inacceptable ! »
Exemple: avec «Swissness», le même boîtier de montre que Mondaine fait fabriquer à l’étranger selon les standards de qualité suisses reviendrait cinq à six fois plus cher. «Si nous produisons un boîtier bon marché mais médiocre en Suisse plutôt qu’un boîtier de qualité à l’étranger, à l’arrivée, on se retrouverait avec une montre qui serait davantage suisse, certes, mais de moins bonne qualité. Si la révision passe, cela signifie que nous devrions transporter la totalité de notre production dans notre fabrique de Hongkong », poursuit l’industriel. Dans l’usine rachetée l’année dernière en Asie, 500 employés produisent déjà des montres pour les marques Esprit, Joop et Puma.
De son côté, le président de la FH (Fédération de l’industrie horlogère suisse), Jean-Daniel Pasche, défend le projet car il estime que la clientèle est en droit d’attendre que la majorité des composants d’une montre suisse proviennent de Suisse. Quant Swatch Group, il apporte son soutien inconditionnel à révision législative.