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Vers une horlogerie de plus en plus exclusive
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Vers une horlogerie de plus en plus exclusive

jeudi, 23 novembre 2017
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Christophe Roulet
Rédacteur en chef, HH Journal

“Vouloir est la clé du savoir.”

« Une trentaine d’années passées dans les travées du journalisme, voilà un puissant stimulant pour en découvrir toujours davantage. »

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6 min de lecture

À la Dubai Watch Week, les pièces exclusives, les éditions limitées, les exemplaires uniques sont au menu de toutes les marques présentes. Et pour cause, ce sont bien évidemment ces modèles qui font rêver et qui intéressent les collectionneurs au premier chef.

Si le Grand Prix d’Horlogerie de Genève (GPHG) est en train de gagner ses galons dans la jungle des lauriers qui se déverse sur la profession, un petit détour du côté de la valeur de ces petites merveilles n’est pas sans intérêt. Avec un prix moyen des montres lauréates qui dépasse les CHF 200 000, sans compter la Celestia Astronomical de Vacheron Constantin, pièce unique présentée sans prix mais estimée largement au-delà du million, il n’est pas difficile de conclure que l’on se situe clairement dans l’Olympe horloger. Celui qui fait rêve sans être accessible au commun des mortels. « Je pense que d’une certaine manière on peut parler de polarisation de l’horlogerie, commentait Christian Selmoni, Directeur Style et Patrimoine de Vacheron Constantin, rencontré à la Dubai Watch Week. Mais pour des Maisons comme la nôtre, ce segment constitue clairement un axe stratégique que nous comptons encore développer avec notre département « Les Cabinotiers », pour lequel nos ambitions sont très élevées. On se situe là dans l’exclusivité absolue avec des montres très compliquées auxquelles sont généralement associés les métiers d’art. Cela donne des pièces uniques comme la Celestia Astronomical ou la Symphonia Grande Sonnerie, dévoilée au dernier Salon International de la Haute Horlogerie. »

Les Cabinotiers Celestia Astronomical Grand Complication 3600 © Vacheron Constantin
Les Cabinotiers Celestia Astronomical Grand Complication 3600 © Vacheron Constantin

Ces « Cabinotiers », qui travaillent à la demande mais également au développement annuel d’une trentaine de pièces exceptionnelles, figurent donc sur la feuille de route du nouveau CEO de la Maison Louis Ferla. Cette double approche consiste d’abord à choyer une clientèle pour qui rien n’est impossible mais aussi à lui proposer des modèles uniques terminés, question de ne pas faire languir ces collectionneurs insatiables. Il y a quelques semaines, Vacheron Constantin présentait ainsi à Kyoto une quarantaine de ces montres uniques estampillées « Cabinotiers » à un parterre restreint de collectionneurs, non sans nourrir de grands espoirs. Ceux-ci n’ont pas été déçus. Premier événement du genre pour Vacheron Constantin, celui-ci a connu un « succès phénoménal », selon les termes de Christian Selmoni.

Dubaï Watch Week, Edouard Meylan, CEO de H. Moser & Cie présente la montre Yang Endeavour Central Second Automatic
Dubaï Watch Week, Edouard Meylan, CEO de H. Moser & Cie présente la montre Yang Endeavour Central Second Automatic
L’angoisse du collectionneur

Si les pièces uniques représentent évidemment l’objet de tous les désirs, une fois ceux-ci assouvis, pas question pour les Maisons de mettre en sourdine le chant des sirènes qui monte de leurs ateliers. Après les pièces uniques viennent donc les séries limitées, un passage quasi obligé pour tout horloger qui débarque à la Dubai Watch Week avec pour objectif de plaire au maître des céans et organisateur de la manifestation, en l’occurrence Ahmed Seddiqi & Sons, qui relaie volontiers les desiderata de sa clientèle pour des pièces différentes. Et les marques jouent pleinement le jeu. Il en résulte des éditions spécialement développées pour l’événement comme le Yin et le Yang, deux modèles H. Moser & Cie Endeavour Central Second Automatic aux cardans ardoise fumé qui réjouiront seulement 34 élus. Hublot était également de la partie avec deux Classic Fusion Dubai Indépendant au boîtier en céramique bleue, dont les prototypes se laissaient admirer avec leur cadran en tissu « ghatta » brodé, très prisé dans l’émirat. Là aussi, les maniaques d’Hubot devront montrer patte blanche pour accéder à ces deux séries limitées, tout comme les fans de Roger Dubuis. L’horloger avait également choisi l’événement dubaïote pour introduire son Excalibur AventadorS sur les marchés du Moyen-Orient. Fruit du partenariat que la Maison vient de conclure avec Lamborghini, cette version Giallo Orion ne sera disponible qu’en 88 exemplaires. Étant donné la passion pour les bolides aux courbes italiennes dans cette partie du globe, la frustration est programmée d’avance.

Présentatoin de la Hublot Classic Fusion Dubaï Independant à la Dubaï Watch Week
Présentatoin de la Hublot Classic Fusion Dubaï Independant à la Dubaï Watch Week

Si les pièces uniques et les séries limitées ne calment encore pas les ardeurs des aficionados, reste la personnalisation comme arme ultime. Il suffit de considérer le récent partenariat conclu entre le spécialiste britannique de la question, Bamford Watch Department, dont il a évidemment été beaucoup question à Dubai, et les marques horlogères du groupe LVMH, à savoir Bulgari, TAG Heuer et Zenith, pour se rendre compte qu’un nouveau boulevard s’ouvre devant les Maisons horlogères. Pour peu que celles-ci soient prêtes à s’y engouffrer. Ce qui n’est pas le cas de Maximilian Büsser, fondateur et CEO de MB&F : « Personnellement, j’ai toujours refusé de faire du sur-mesure, explique-t-il. À partir du moment où l’on accepte ne serait-ce qu’une seule proposition, c’est la porte ouverte à tout. C’est pourquoi nous n’en ferons certainement jamais. » Autre son de cloche du côté de Czapek & Cie : « En sachant que nous sommes une marque jeune, fondée sur le financement de nos clients potentiels devenus actionnaires, la demande était forte pour des pièces personnalisées, explique Xavier de Roquemaurel, CEO de la Maison. Nous y avons répondu et nous proposons effectivement sur nos pièces non limitées une personnalisation du cadran et de certaines pièces de l’habillage. Personnalisation qui va jusqu’à la pièce unique. À ce niveau du luxe, nous pensons qu’il faut offrir ce type de service. Et nous y travaillons. » Avec son « Atelier », Jaeger-LeCoultre a également répondu favorablement à ce type de démarche, tout comme Roger Dubuis d’ailleurs, qui réalise déjà 10 % de ses ventes avec ses montres « ad personam ». On en revient donc toujours au fameux syndrome du collectionneur qui veut être sûr de pénétrer dans une pièce avec, au poignet, la montre que personne d’autre n’aura. Une angoisse que les Maisons ont clairement prise au sérieux, même si la pièce en question offre peu de place.

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