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Watches & Wonders célèbre le tourbillon
Watches and Wonders

Watches & Wonders célèbre le tourbillon

vendredi, 1 mai 2020
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Christophe Roulet
Rédacteur en chef, HH Journal

“Vouloir est la clé du savoir.”

« Une trentaine d’années passées dans les travées du journalisme, voilà un puissant stimulant pour en découvrir toujours davantage. »

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6 min de lecture

Les marques participantes à la nouvelle plateforme watchesandwonders.com font honneur au tourbillon. Ce type de régulateur est en effet décliné sous toutes ses formes quand il n’est pas associé à d’autres fonctions, voire à de grandes complications. Tournez manège !

Historiquement, l’invention du tourbillon, due au génial Abraham-Louis Breguet au début du XIXe siècle, est à mettre en relation avec le problème du plat-pendu, soit les écarts de marche observés entre les positions verticales et horizontales d’un garde-temps. À l’époque, le phénomène était quasi indissociable des montres de poche, généralement « stationnées » dans un gousset ou sur une table de chevet. Cette perte d’isochronisme du balancier-spiral dans les positions verticales en raison de la gravité terrestre, Breguet l’a solutionnée via son tourbillon. En plaçant le régulateur et l’échappement du mouvement dans une cage en rotation sur elle-même, il a ainsi obtenu un brassage des positions verticales à même de se compenser mutuellement.

Traditionnelle Tourbillon © Vacheron Constantin
Traditionnelle Tourbillon © Vacheron Constantin

À partir de là, le tourbillon est probablement devenu un des thèmes les plus débattus de la littérature horlogère. Tout a été analysé, scruté, remis en question. De son utilité dans les montres-bracelets à ses avantages comparatifs par rapport aux carrousels, de sa construction multiaxiale à son entraînement périphérique, tout y est passé. Pour alimenter le débat, on notera encore que lors du Concours international de chronométrie 2009, qui ne connaissait alors que les catégories « Particuliers » et « Marques et fabricants de mouvements », ce sont deux montres Jaeger-LeCloutre qui ont conquis les deux premières marches du podium, deux montres à tourbillon…

Un exercice de style

Pendant très longtemps, le tourbillon est toutefois resté l’apanage d’un petit nombre de manufactures en raison des difficultés à la produire. Le retour en grâce de la montre mécanique en a décidé autrement. Progressivement, ce type de régulateurs a commencé à essaimer à travers la planète horlogère et à se démocratiser grâce à des processus industriels moins onéreux. En d’autres termes, les fondements mêmes du tourbillon – cette quête de la précision absolue – sont devenus carrément obsolètes, cédant la place à un exercice de style qui, souvent, ne se suffit plus à lui-même. Les montres observées sur la nouvelle plateforme watchesandwonders.com en offrent une parfaite illustration.

Dans l’exercice du tourbillon, rares sont les Maisons à se « contenter » d’en offrir une version « simple ».

Dans l’exercice du tourbillon, rares en effet sont les Maisons à se « contenter » désormais d’en offrir une version « simple ». Et si d’aventure elles le font, c’est parfois pour mieux le dissimuler dans un souci de « discrétion », comme le souligne Laurent Ferrier, qui équipe sa Grand Sport d’un tourbillon avec double spiral à montage inversé pour neutraliser le déplacement latéral de l’axe du balancier. Une astuce mécanique visible seulement par le fond du boîtier. À l’inverse, Cartier joue les exhibitionnistes avec sa Pasha, proposée dans une version squelette dotée du mouvement à remontage manuel 9466 MC avec régulateur à tourbillon. De son côté, Speake-Marin fait figure d’iconoclaste en déplaçant sa cage de tourbillon à 1 h 30 sur le modèle One&Two ajouré avec, comme contrainte technique, la nécessité de déplacer le module de mise à l’heure. Quant à Vacheron Constantin, c’est avec une pièce d’un grand classicisme que la Maison part à la conquête de son public féminin en agrémentant sa Traditionnelle du tout premier tourbillon automatique dédié aux amatrices de belle mécanique horlogère.

Souci de l’impossible

En tant que complication de régulation, le tourbillon n’a toutefois jamais cessé de titiller l’imagination des horlogers, peu avares d’astuces et de nouveaux développements. On en trouve un excellent exemple chez Roger Dubuis, dont l’Excalibur Twofold est motorisée par le calibre RD01SQ, un mouvement squelette à double tourbillon volant relié par différentiel qui moyenne leur fonctionnement. Cette quête horlogère apparentée à une démarche d’art cinétique se poursuit chez Rebellion Timepieces, dont le Weap-One Diamond offre une vue panoramique sur son tourbillon volant asymétrique. Inséré dans une cage en diamant, le régulateur est positionné sur un châssis tenu par deux plateaux dont la différence de vitesse de rotation est compensée par un jeu de différentiels permettant d’obtenir une force régulière. Même souci de l’impossible chez Purnell, dont le modèle Escape II voit l’essentiel de l’espace occupé par un double Sphérion, à savoir un double tourbillon à trois axes dont les vitesses de rotation de 8 secondes, 16 secondes et 30 secondes sont les plus rapides jamais obtenues.

Comme le tourbillon n’est pas, stricto sensu, une complication horlogère, il prête admirablement à toutes sortes de combinaisons mécaniques.

Mais si le tourbillon offre à lui seul un vaste champ d’expression, nombre de Maisons ont décidé de ne pas s’en contenter. Comme il ne s’agit pas, stricto sensu, d’une complication horlogère vu qu’il n’est pas lié à une fonction, il se prête admirablement à toutes sortes de combinaisons mécaniques. On peut ainsi observer un tourbillon associé à un quantième perpétuel, voire à un chronographe avec date rétrograde dans la collection Portugieser d’IWC. Même conjonction du tourbillon et du chronographe dans la gamme Traditionnelle de Vacheron Constantin, alors que Roger Dubuis le conjugue avec une répétition minutes et Panerai avec un GMT dans une version squelette de sa Submersible. Et c’est encore sans compter les grandes complications qui, pour beaucoup, ne sauraient se concevoir sans tourbillon. Chez Jaeger-LeCoultre, il se fait ainsi orbital sur la Master Grande Tradition Grande Complication, entraînant avec lui le cadran conçu comme un disque céleste avec voûte étoilée selon un rythme calculé sur le jour sidéral de 23 heures et 54 minutes, alors que la journée civile est ponctuée par les sonneries de la répétition minutes avec timbres cathédrale. Cette configuration astronomique et musicale, on la retrouve avec la pièce unique Vacheron Constantin Les Cabinotiers Grande Complication – Tempo, qui réunit 24 complications, un véritable défi horloger dans une montre-bracelet. Pièce double face, elle affiche au recto les heures et mesures du chronographe à rattrapante, complétées d’un quantième perpétuel. Les fonctions astronomiques prennent le relais au verso au rang desquelles heure solaire, équation du temps, lever et coucher du soleil, durée du jour et de la nuit, âge et phases de lune. Sans oublier la répétition minutes et l’incontournable tourbillon, star horlogère de Watches & Wonders 2020.

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