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Will Smith, l’homme qui aimait les montres
Histoires de montres

Will Smith, l’homme qui aimait les montres

vendredi, 6 décembre 2019
Par Frank Rousseau
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Frank Rousseau

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8 min de lecture

Attention, Gemini Man n’est pas un énième film de science-fiction. On trouve derrière la caméra un cinéaste trop rare : Ang Lee, réalisateur de L’Odyssée de Pi. Cette fois-ci, le metteur en scène taïwanais se surpasse avec cette nouvelle production mettant en scène Will Smith. Rencontre.

Independence Day, I, Robot, Men in Black, Gemini Man. Décidément, vous êtes accro à la science-fiction…

C’est un genre que j’affectionne particulièrement. Dans le cas de Gemini Man, c’est la question du clonage et de l’utilisation d’ADN, sans le consentement des personnes concernées, qui est mise en avant. On parle aussi de soldats génétiquement modifiés dans des labos. Sur le papier, on se dit qu’envoyer des clones sur le front, des soldats conçus pour faire la guerre, c’est toujours mieux. Mais a-t-on vraiment le droit de jouer aux apprentis sorciers ?

Will Smith
Will Smith
Ce n’est pas la première fois que des films emploient des techniques de « dé-vieillissement » ?

C’est vrai, mais là, le réalisme est saisissant. Il ne s’agissait pas d’effacer quelques rides mais bien de récréer un double de moi rajeuni. Les studios néo-zélandais WETA (dirigés par Peter Jackson, ndlr) sont allés très loin dans la résolution graphique. Vous pouvez voir en effet chaque pore, chaque tendon et chaque vaisseau sanguin de cet être en images de synthèse. Dans le passé, nous aurions pris mon fils pour me jouer. On l’aurait coiffé et maquillé différemment et on l’aurait appelé « clone ». Là, c’est différent, tout a été réalisé grâce à de puissants calculateurs !

Comment une telle prouesse a-t-elle été possible ?

J’étais équipé d’une combinaison de capture de mouvements. Sur mon visage et sur mon corps, j’avais des sortes de pastilles collées qui mémorisaient mes gestes, mes micro-expressions, la dilatation de mes vaisseaux sanguins, etc. Ces informations étaient ensuite envoyées sur des ordis qui, grâce à des logiciels spéciaux, donnaient vie à mon double rajeuni. Un Will Smith de 23 ans. Ce film est une révolution ! Nous n’avions jamais été si loin dans la technologie. Les équipes de Weta ont étudié la morphologie du vieillissement et l’anatomie humaine, en particulier l’interaction des muscles du visage au niveau microscopique, avec une précision jamais atteinte.

La célébrité, c’est génial. Cela vous sort du pétrin parfois !
Will Smith
Est-ce une menace potentielle pour les acteurs, remplaçables par des doubles numériques ?

Je ne pense pas. Lorsque Ang Lee digitalise mon visage, mes expressions, mes mimiques, mes émotions ou mes postures, c’est toujours moi qui sers de « matrice ». Je sais qu’il est de bon ton en ce moment de raconter que ces « pseudo acteurs » sont les fossoyeurs des acteurs charnels, mais je ne suis pas inquiet. J’ajoute que le cinéma doit nous permettre de repousser les limites de notre imagination et pas l’entraver.

Comment gérez-vous les effets… collatéraux de la célébrité ?

Vous avez des acteurs et des actrices qui se sentent en insécurité totale lorsqu’on les aborde. Moi, c’est l’inverse ! J’adore donner de mon temps aux gens. Contrairement aux autres, je me sens en super sécurité. La célébrité, c’est génial. Cela vous sort du pétrin parfois !

Will Smith
Will Smith
Ah oui, comment ça ?

Je vous raconte. Un jour, je suis parti faire le plein d’essence. D’habitude, j’ai des personnes qui viennent chez moi pour laver ma voiture et, si besoin, faire le plein. Seulement voilà, nous étions dans une période de vacances et les gars ne sont pas venus. Je me suis donc résigné à sortir, direction : la pompe. Le souci, ce n’est qu’une fois sur place que je me suis rendu compte que j’avais oublié mon portefeuille. Et je vois ce gars derrière moi qui devait, selon moi, avoir dans les 38 ou 40 ans. Alors il doit forcément connaître Le Prince de Bel-Air. Du coup, je lui demande : « Hey, man, désolé de te déranger, t’aurais pas 10 dollars à me prêter ? Je te les rendrai, c’est promis. » Et ce type que je n’avais jamais vu me répond : « Pas de problème, Will. Tiens, tes 10 dollars ! Est-ce que je peux prendre un selfie avec toi ? » Je sais, c’est une histoire de dingue. Ce gars était vraiment un chic type. Après tout, il aurait bien pu me demander ma Rolex en garantie.

Ma première montre a été le fruit de mon travail.
Will Smith
Justement, vous souvenez-vous de votre première montre ?

Après l’armée, mon père était frigoriste et installateur de climatiseurs. Lorsqu’il bossait et que je n’étais pas à l’école, il m’obligeait à venir avec lui. Je me revois à 5 ou 6 ans, dans les sous-sols des supermarchés, l’aider à brancher des congélateurs industriels. On ne sentait plus nos mains à cause du froid, mais ce sont des moments que je n’oublierai jamais. Pour me récompenser, papa me préparait ensuite un bon chocolat chaud et me filait quelques dollars que je m’empressais de glisser dans ma tirelire. L’objectif étant que je m’achète une montre qui donne l’heure sur un écran qui s’éclaire. Ma première montre a donc été le fruit de mon travail. C’était une Timex à cristaux liquides. Le fait d’avoir un père frigoriste m’a quelque part permis de garder la tête froide ! Et puis vous savez, vous pouvez être un nabab un jour et le lendemain vous vous retrouvez les fesses dans le caniveau avec des regrets plein la tête et les poches désespérément vides. Je sais de quoi je parle !

Vous nous parlez de vos problèmes avec le fisc américain ?

Ouaip ! En 1986, j’avais 18 ans et déjà un premier million de dollars sur mon compte en banque. Quelque 600’000 CD vendus, je peux vous assurer que ça rapporte. Le problème, c’est que j’ai tout claqué aussi sec. Pour vous donner une petite idée : je possédais une dizaine de motos, des villas, des fringues de grands couturiers, une antenne satellite grosse comme un bus dans mon jardin qui me permettait de recevoir 999 chaînes télé et, pour finir, six bagnoles et plus un dollar pour me payer un litre d’essence. Mon père en était sidéré. « Hey, fiston, me disait-il, pourquoi est-ce que tu as acheté six voitures alors que tu ne peux mettre qu’une seule paire de fesses à la fois dans chacune d’elle ? » Que voulez-vous répondre à ça ? J’avais aussi accumulé une vingtaine de montres de luxe. Là non plus, mon père ne comprenait pas. Tant de montres pour deux poignets ? Il me disait souvent : « Fiston, tu dois apprendre de tes échecs. Ils t’aideront à te construire. » Pour lui, le vrai échec, c’était de ne rien faire. De ne pas prendre de risques. Le fait de ne pas avoir été à l’université, alors que j’en avais le potentiel, a presque tué ma mère. Quand j’ai quitté l’école pour me lancer dans le rap, elle ne s’en est pas remise. Mon job d’artiste est donc devenu le seul moyen, le seul espace pour m’éduquer. Ajoutez à ça de grosses galères financières qui m’ont convaincu que l’humilité était la meilleure des attitudes.

Will Smith
Will Smith
Quelles sont les montres que vous affectionnez le plus ?

Je ne suis pas fidèle à une marque. Quand je choisis une montre, la première chose que je regarde, c’est sa ligne, pas son prix. J’ai porté dans des films et à la ville des Victorinox Swiss Army Watch et Hamilton Ventura en acier avec un bracelet noir façon lézard. Dans un autre genre, j’ai possédé également une Audemars Piguet, puis une Rolex Sky-Dweller avec un boîtier en or de 18 carats. J’ai aussi la Monaco de TAG Heuer ainsi qu’une Ulysse Nardin. Une marque que j’ai découverte récemment !

Dans les Men in Black, vous avez un « neurolisator » capable d’effacer la mémoire des gens. Qu’en feriez-vous si vous aviez une montre magique à disposition ?

Je m’en servirais pour convaincre les critiques de cinéma que je suis le meilleur acteur sur terre et que, par conséquent, je mérite un Oscar ! J’appuierais sur le poussoir et hop, plus de mauvaises critiques ! (rires)

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